Quelles sont les actions indispensables et urgentes pour redresser une situation périlleuse dans une entreprise ? Voici quelques pistes pour y parvenir :

  

Le redressement d’une entreprise est une sorte d’opération "coup de poing" qui vise à mettre en place rapidement des actions fortes pour assainir une ou des activités de l’entreprise afin de lui permettre de retrouver des performances et une croissance rentable.

C’est une démarche indispensable pour éviter le pire : la faillite ou la cessation d'activité. Mais la situation parfois très critique dans laquelle se trouve l’entreprise et la culture peu propice au changement (même quand cela est vital) entraine souvent une difficulté pour le chef d’entreprise de se décider à entrer dans l’action.

C’est en effet souvent pour lui une remise en question complète de son organisation, de son système de management qui lui faudra certainement modifié s’il veut redresser son entreprise ou une activité défaillante.

Analyser la situation rapidement et agir urgemment

On est en situation de crise, la priorité est donc d’agir sans délai. Faisons d’abord le point sur la situation financière de l’entreprise et en particulier sur sa trésorerie. Il faudra ensuite déclencher des « actions visibles » afin de redynamiser les équipes, souvent très affectées dans une pareille situation : mise en place d’un plan de réduction des charges, action forte de recouvrement créances, opération de prospection majeure, mise en place d'indicateurs, … 

Ensuite, il faudra définir rapidement les grandes lignes d'une stratégie pour que l'ensemble de l'entreprise se mette en action de façon cohérente. Je propose souvent un audit extrêmement rapide (3-5 jours), audit qui permettra d’affiner par la suite la stratégie, puis la préparation et la mise en œuvre d’un plan d’actions.  

Déterminer les enjeux et fixer les priorités  

Le redressement d’une entreprise est une opération souvent complexe qui exige de se concentrer sur les enjeux les plus prioritaires. Quand la situation se sera stabilisée et que les premiers résultats seront enregistrés, il sera de nouveau possible d'élargir le champ d'action. 

Je préconise de se concentrer sur un nombre très limité d'indicateurs de gestion : suivi du CA, analyse des entrées de commandes, point sur le portefeuille clients, sur le recouvrement de créances (l’argent n’a évidemment pas à être à l’extérieur de l’entreprise !).

C’est durant cette phase que le dirigeant devra se concentrer quasi exclusivement sur des indicateurs financiers, ensuite, il devra préparer des actions commerciales fortes qui seront là aussi suivies et mesurées par des indicateurs de performance.  

Adapter un management directif  

Le redressement est une situation de crise qui exige souvent un style de management directif, pour ne pas dire autoritaire. Il faut agir vite, les décisions doivent être prises rapidement, soit seul, soit avec un conseil extérieur, soit en comité restreint. Faire preuve d'autorité est indispensable pour que ces décisions soient mises en œuvre rapidement. C’est donc une période où le chef d’entreprise sera certainement peu apprécié, jugé distant ou intransigeant. Ce n'est qu'une fois la crise surmontée qu'il sera possible de revenir à un mode de management plus participatif et plus souple, c’est ce que j’appelle le leadership situationnel (voir chronique sur ce sujet)  

Renforcer la cohésion du groupe et l’esprit d’équipe  

Face à des parties aux intérêts parfois contradictoires, difficile de satisfaire tout le monde et de répondre aux attentes particulières de chacun. Il est bien plus important d’expliquer à tous quelles sont les nouvelles priorités, de s'efforcer d'amener les parties à sacrifier leurs exigences particulières au profit de l'intérêt collectif… pour pouvoir ensuite s'occuper de leurs intérêts particuliers.

Tout le monde est dans le même bateau, pour le capitaine, c’est souvent une période où il a le plus besoin de ses équipes. Plus que jamais, c’est la cohésion du groupe et l’esprit d’équipe qui vont permettre de redresser la situation.